Trump Survivre au sommet

 

Pour mieux me forger une opinion sur le phénomène Trump, j’ai lu ce livre “Survivre au sommet”, juste après avoir lu “l’Art de la négociation”, que vous pouvez retrouver ici, dans un autre article.

  Voici mes notes, entre résumés, réflexions personnelles et extraits fidèles d’un livre que j’ai adoré lire, comme le précédent.

Un boulimique de travail qui s’ennuie vite, ne se sent bien que quand il relève plusieurs défis en même temps. “Alors j’éprouve la jubilation que doivent ressentir la plupart des gens lorsqu’ils sont en vacances.” (p18).

 Ch 1 – La roue tourne

 p18 toujours. – “L’important pour moi n’est pas de posséder…mais d’acquérir.”

  p25. Il cite l’exemple de Chris Evert, qui a su dire stop en ayant atteint son but. Elle considéra qu’elle avait “rempli son contrat” en décrochant les titres dont elle rêvait autrefois. Elle a su, avec sagesse et sans regret, se tourner vers de nouveaux défis avec son mari.

Et Trump de dire: “Se fixer sans cesse de nouveaux objectifs: si ce n’est pas la clé du bonheur, alors c’est celle de l’état qui s’en approche le plus.”

  p28/29/30. Il évoque la “chance”, le fait que la vie est toujours pleine de batailles.

Il raconte l’indispensable, savoir bien s’entourer, ses hommes de confiance qui savent écouter, partagent la même philosophie tout en mettant en oeuvre leurs propres qualités.

  10 octobre 1989, trois de ses plus proches et plus fidèles “extraordinaires” collaborateurs meurent dans un accident d’hélicoptère.

  Ch 2 – La loi de la jungle

  Il évoque ce dîner avec Sinatra, qui hurle sur sa femme, insulte toutes les femmes, traite et fait chasser ce couple qui lui demande un autographe dans ce palace à Monte-Carlo où il doit monter deux étages et prendre l’issue de secours : impossible de traverser un hall d’entrée sans être assailli.

  “La rançon de la gloire, une expérience embarrassante mais très édifiante.”

  p52. Avoir de l’instinct, c’est bien, mais la discipline est l’une des règles les plus importantes pour éviter les écueils de la réussite.

  Règle 1- La discipline

  Il a appris la discipline en observant son père. “C’est le secret de la longévité au sommet. Cela signifie travailler tous les jours et remettre sans relâche son ouvrage sur le métier, aller de l’avant et ne jamais laisser l’adversaire deviner vos doutes. De longues vacances, l’alcool, la drogue, autant de choses qui sont néfastes à la discipline parce qu’elles freinent votre élan.”

“Et le mouvement, c’est précisément ce qui vous permet de rester au sommet”.

Règle 2

  Sa deuxième règle d’or: “Etre honnête, même si les gens autour de vous ne le sont pas.”

  Il est une personne d’ordre, élevé dans le respect des lois.

  Il est très attaché à sa réputation.

  Il reste toujours extraordinairement vigilant.

  Il signe des milliers de chèques personnellement chaque semaine, ce qui engage complètement sa responsabilité, ce qui n’est pas vain au final.

Règle 3 – “Ne pas se croire assez malin pour tout faire soi-même

  p54. Il s’entoure de gens capables et s’offre le luxe de leur faire confiance. Par “capables”, il entend “qui ont du caractère et de la classe”.

Règle 4 – Même au risque de perdre du temps, rester disponible

  Il accorde une importance, une attention à tous les courriers et offres qu’il reçoit. Il respecte et considère l’intérêt à apporter en réponse, avec le soutien de l’incroyable travail de sa secrétaire de direction, qui accomplit sa tâche avec excellence.

Règle 5 – Ne jamais s’éloigner trop longtemps

  Surpris et ravi d’être aussi bien accueilli au Brésil, tout comme son premier livre (Trump par Trump) y avait été un best seller. Mais arrivé le vendredi, il était de nouveau à son bureau dès le lundi matin.

Règle 6 – Avoir de la souplesse

  “…L’organisation d’un emploi du temps est sans doute à elle seule un art mineur.

  “Cela peut paraître simple, mais m’assurer que je contrôle ma journée et non le contraire est pour moi le meilleur moyen de ne pas être submergé de travail.”

Ch 3 – Un contrat résilié

p59. La phrase qui me marque alors qu’il évoque son divorce, c’est celle où il répond à sa propre question: 

– “Pourquoi suis-je resté si longtemps alors que notre mariage prenait l’eau?

–  C’est une bonne question, car il n’est pas dans mes habitudes de laisser pourrir une situation. Mon mariage semblait être le seul domaine où j’étais prêt à ne pas exiger la perfection.”

  Les journaux ont fait les choux gras de cette séparation, alors que Nelson Mandela sortait de 27 ans d’emprisonnement et l’Allemagne se réunifiait…”Ridicule et malsain”

p67. “Nous avions des conceptions diamétralement opposées de ce que signifiait, dans notre vie quotidienne, la richesse et la réussite.”

p68. “Ivana rêvait d’appartenir à l’élite et à un train de vie mondain, tout ce qu’il déteste dans ce monde rempli d’hypocrisie, de gens sans intérêt dont le seul mérite est d’avoir hérité de la fortune d’un autre.Ce que j’appelle le Club de la Chance du Sperme.”

Ch 4 Journal de bord d’un patron

  p76. Il est touchant quand il parle de sa relation avec son père, avec qui il échange au moins une dizaine de fois par semaine: “S’il y a une chose en lui qui m’aiguillonne, c’est l’extraordinaire confiance qu’il me voue et dont je m’efforce constamment d’être digne.”

  p75. Un moment très drôle, où, en rendant service à un brillant procureur, il se sert de lui pour “pimenter” la chose et créer des sueurs froides à l’un de ses amis dont la relation est nourrie par leur rivalité.

  p86. Alors qu’il regagne son bureau à pied et qu’il envisageait d’appeler ce livre “Haro sur les gagnants”, il se rend compte de la différence de comportement entre les gens qu’il fréquente au quotidien pour ses affaires et les gens du peuple, qui, eux, le salut amicalement en le croisant: “Ceci m’a convaincu que l’homme de la rue est souvent bien plus équilibré que les riches qui les regardent du haut de leurs gratte-ciel.

Tout le monde ne crie pas haro sur les gagnants”.

  p90. L’un de ses entrepreneurs en bâtiment l’appelle pour lui annoncer fièrement avoir fini les fondations d’un chantier avec deux mois d’avance; il fait non seulement une énorme économie, mais surtout, les nouvelles réglementations, imposées dans l’intervalle, ne pourront plus empêcher la construction de cet immeuble. Avant de raccrocher, il demande à l’homme quelle voiture sa femme conduit. L’homme répond: -”Une Cadillac, mais je vais devoir la changer parce qu’elle se fait vieille

Alors Trump lui dit : – “Ne vous donnez pas cette peine, Guido. Dites-moi simplement quelle est sa couleur préférée et la Cadillac sera devant chez vous cet après-midi”. Il était 9h30 !

  p92/93. Il évoque le comportement de Richard Nixon, alors qu’ils rentrent ensemble dans l’avion de Trump depuis le Texas jusqu’à New-York, et sa ténacité à ne pas répondre à la journaliste de ABC, amie de Trump. L’ancien président venait de raconter plusieurs heures d’histoires fascinantes sur les coulisses de la politique internationale et la journaliste lui demandait l’autorisation de l’interviewer; ceci en insistant un peu car il ne répondait pas. Et il n’a jamais répondu, feignait l’ignorance.

Ils n’ont su que bien plus tard que Richard Nixon avait un grief contre cette chaîne.

J’ai alors réalisé qu’il s’était comporté d’une manière nixonnienne. Plutôt que de tergiverser ou de refuser, il avait tout bonnement choisi de faire la sourde oreille.

J’ai rencontré de vrais “tueurs” dans les affaires, mais Nixon les ferait tous passer pour des enfants de choeur. Qu’on apprécie ou non le personnage, cet homme est un roc, et quand on sait ce qu’il a enduré et la pente qu’il a dû remonter, il n’en est que plus fascinant.”

  p95. Un exemple, parmi tant d’autres, de sa générosité (à double sens) avec cette femme noire, violée, jetée du toit…, ignorée dans les médias au profit d’un autre drame plus médiatisé. Il intervient pour prendre tous les soins en charge, va la voir à l’hôpital, surprend le chauffeur en lui indiquant la route dans Brooklyn qu’il connaît comme sa poche, et se réjouit que grâce à sa démarche, les médias s’intéressent enfin à ce cas, sans discrimination.

  p96. Il sait que le beau et la vérité finiront par lui sourire, grâce à sa patience, pour son projet de Trump City.

  p98. L’ouragan Hugo dévaste Porto Rico. Alerté par un ami, il met ses contacts et son avion à disposition, plein de vivres, d’eau potable, de générateurs, de vêtements et de matériel de première nécessité.

  p99. Lors d’une séance photos avec trois de ses vice-présidentes, l’occasion de voir écrit dans l’article, que Trump a toujours su confier ses intérêts à des femmes…ce que peu font.

“Je ne suis ni un croisé, ni un adversaire de la cause féminine, mais le sexe de la personne m’est parfaitement indifférent quand j’engage quelqu’un ou que je lui confie une responsabilité.

  p100. Son impressionnante acuité, sa connaissance à la perfection de son métier, jusqu’à voir un décalage de quelques millimètres d’une terrasse (depuis la rue !), lors de la construction d’une de ses tours. Il a fallu sa certitude et son insistance pour que ses responsables constatent, admettent et rectifient pour les balcons suivants, l’écart, aussi minime que réel qu’il était.

  P101/102. Rencontre décevante avec les Rolling Stone, sagouins, dépravés, exigeants…

Mick Jagger me hèle, me tend la main et arbore un faux sourire. Je ne prends pas la peine de m’arrêter”.

  Ch5. Resorts International : Négociations avec Merv Griffin

  Agir, même si on n’est pas sûr.

  p115. “L’esprit de décision motive les troupes”.

  p116. Il connaît bien les entrepreneurs en travaux publics, il a grandi parmi eux auprès de son père qui était promoteur. Ils sont une race à part, fines mouches, souvent plus riches que les financiers…

  Ch6. Grand Hôtel : L’achat du Plaza

  Encore un chapitre où chaque ligne est nécessaire à comprendre la “méthode Trump”, dans sa manière de conduire les affaires, son tempérament pour dormir sur ses deux oreilles, aimer ce qu’il fait en défendant des valeurs autres que financières…

  On peut découvrir qu’il y a, dans ce monde si restreint et plein de préjugés, des gens honnêtes. Il sait de quoi il parle !

Dans un monde où le mensonge et l’amoralité règnent en maître, il est réconfortant de savoir qu’il existe encore des gens aussi honnêtes.”

  En nous racontant ce qu’il découvre en inventoriant le Plazza qu’il vient d’acquérir, on remarque son goût de l’histoire du lieu, du gâchis des “économies de bouts de chandelles” qui font perdre gros, tant en beauté, en qualité, en surface qu’en bénéfices sur le long terme.

  p142/143. Il réhabilite notamment de belles horloges pour une seconde vie sur chaque cheminée de chaque chambre de l’hôtel.

  Les archives lui permettent des découvertes, des idées, des aménagements entre ancien et nouveau.

  Cette publicité d’époque, qui promeut le travail de carrelage de l’entrée, l’amène à soulever la moquette. Il découvre la superbe mosaïque, note le nom de la compagnie, se retrouve au téléphone avec le petit-fils qui fera, à son tour, la remise en état et en éclat de ce hall.

  Il voulait faire de ce Plazza une oeuvre d’art.

  Le Plazza, reconnu plus bel hôtel du monde !

Ch7. Une opération de Haut Vol : L’affaire Shuttle Airlines

  p149. Ce chapitre est éclairant sur la capacité nécessaire à supporter les coups, les contre-coups, les bluffs, les épreuves, les failles, les aléas, la justice, les caractères, les tensions… Savoir rebondir ou se taire et attendre; ou comment une victoire est d’autant plus glorieuse qu’elle a été difficile à obtenir. Ce qui fut vraiment le cas avec cet aéroport.

  Ch8. Le plus beau bateau du monde : Le Trump Princess

  Un bijou qu’il s’offre parce que l’occasion se présente. Un bijou à la démesure de ce qu’une telle richesse permet.

  Ce que j’aime lire et voir en Trump, c’est son souci du détail, là où “tout le monde” ne verra que l’apparence. Les intentions qu’il évoque aussi sont chaque fois pleines de bon sens et d’originalité.

  Le travail, le sérieux en terme de qualité, de goût, de propreté.

  Le lieu choisi pour la rénovation (la Hollande), le lieu qu’il destine à son Trump Princess pour New York, pour ses riches clients de son casino situé en face.

  “Mais malgré le plaisir que j’en tire aujourd’hui, et quel que soit son effet sur les clients de mon casino, j’abandonne la course à qui aura le plus grand bateau. 

Au moment où j’écris ces lignes, le Trump Princess est en vente. Je n’en ai plus besoin, je n’en veux plus et, franchement, je préfère dépenser mon argent ailleurs.

Il est amusant de voir comme ce bateau semblait plus approprié à ma vie passée qu’à mon avenir.”

  Ch9. Bataille sur la promenade : La vie à Atlantic City

  p181. Il semble être le seul à ne pas se contenter de voir le délabrement d’Atlantic City comme une fatalité.

  Il souhaite que cette ville soit attrayante toute l’année. Il a plein d’idées pour cela, encore faut-il avoir des gens intelligents et motivés à la gestion de la ville pour élargir à l’ensemble de la ville, les transformations nécessaires à un accueil, un environnement agréable toute l’année, pas seulement en période estivale.

  Son indignation est d’autant plus légitime, qu’en tant que propriétaire d’un casino, il verse des sommes faramineuses à un fond obligatoire, prétendument destinées à être réinvesties dans la ville, ce qui n’est que rarement le cas, et de manière mal gérée.

  Ch10. Playboy et Penthouse : Les deux font la paire

  p191. Deux négociations très alambiquées, avec des situations et des personnages hauts en couleur, dont il est difficile d’extraire un morceau de l’histoire sans lui retirer l’essentiel instructif. (Le rageux qui devait gagner une fortune en gérant la faillite qui lui passe sous le nez et l’hystérique Léona, genre meilleure ennemie, sans raison valable).

  Deux victoires de l’art de la négociation…

  Ch11. Mike Tyson et moi

  Un chapitre très intéressant pour comprendre ou se méfier de l’image d’une personnalité à travers les médias. Trump observe Mike, voit qui il est en vrai sur le terrain et dans la vie privée. Mais aussi, l’importance de l’image que l’on véhicule, la maîtrise qu’il faut sans cesse maintenir pour ne jamais laisser entrevoir la moindre faiblesse dont un adversaire pourrait profiter. Ce qui est aussi pertinent pour un boxeur que pour un homme d’affaires.

  Ch12. Réflexion sur la force de caractère

  Il n’est pas, à cette époque, intéressé par la politique pour en faire, mais connaît très bien les rouages et les manques de compétences, courage, capacités, envie de garder, redonner, entretenir la grandeur de l’Amérique. Il connaît les forces et les faiblesses de différents pays qui comptent, ne manque pas d’idées ni de noms de personnes compétentes qu’il cite, pour participer à l’effort de redressement du pays dont la guerre à présent est économique.

  En achevant ce livre, il est facile de se demander à quoi un Donald Trump peut bien encore rêver après avoir relevé autant de défis, gagné autant de batailles, mené à bien tant d’édifices hors normes.

  Je me reconnais dans ses mots et son comportement, notamment quand il dit: “J’admire les gens fermes comme d’autres les athlètes ou les acteurs -c’est-à-dire- que je ne leur retire pas mon admiration lorsqu’ils sont impopulaires ou que la roue tourne”.

  Sa définition de la force de caractère que j’aime énormément (p223): 

La force de caractère est la fierté, l’enthousiasme, l’engagement de soi, et le courage de pousser jusqu’au bout ses rêves et ses convictions, même lorsqu’ils sont dénigrés ou contrariés. C’est résoudre les problèmes plutôt que de s’y dérober. C’est épanouir pleinement sa personnalité, même quand la société veut imposer un autre modèle. C’est aussi faire taire ses désirs si, pour une raison ou une autre, ils vont à l’encontre du bon sens.”

  p239. Il savait déjà, parce qu’il ne s’est jamais coupé de la base: 

J’ai l’impression que tous, en Amérique, sont écoeurés par le peu de progrès réalisés dans ce domaine (économique). Ils veulent de l’action. Et pourtant, nos hommes politiques semblent craindre qu’une prise de position trop tranchée puisse nuire à la suite de leur carrière.”

  p239/240. Il dénonce également ce système (Médiatique/politique) qui défend plutôt les voleurs et les violeurs comme étant des victimes, plutôt que leurs crimes sordides. 

  A l’occasion de cette agression dont il est question dans le livre, Trump a acheté une page entière du New York Times pour faire savoir son opinion. Pour exprimer, entre autre, ceci:

Ceux qui ont agressé cette jeune femme, et qui riaient encore lors de leur arrestation, n’étaient à mon avis qu’à un degré des bêtes sauvages. Si par malheur la femme avait succombé à ses blessures, ils auraient mérité d’être exécutés pour leur crime.”

  Beaucoup le félicitèrent de sa prise de position et l’assurèrent de leur soutien, parmi lesquels de nombreux politiciens… Seulement voilà, le sujet est très épineux pour des politiciens qui ont le pouvoir de décision, mais pas le courage d’assumer un sujet aussi brûlant que la peine de mort.

  Depuis la parution de l’annonce, Donald Trump a reçu plus de quinze mille lettres de soutien pour sa prise de position en faveur de la peine capitale.

  p244/245. Je termine par ses derniers mots dans ce livre, alors qu’il revient sur le développement qu’il a exprimé de son attachement au travail dans son précédent ouvrage.

Je crois à l’intelligence et non à la présomption. Je n’ai aucune estime pour les tricheurs et les truqueurs. Je réserve mon admiration à ceux qui ont accompli de grandes choses et qui se sont surpassés pour elles.

  Je suis un perpétuel insatisfait – ce qui est ma manière de dire qu’il y a une myriade de projets qui me trottent dans la tête.

  Certains affirment que je ne peux continuer ainsi éternellement, et prédisent que c’est déjà le début de la fin. Quant à moi, je préfère considérer que ce n’est que la fin du début.”

 

 

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